Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 11 décembre 2014
Petite enfance

Un peu plus de places, un peu moins d'enfants

Comme chaque année, l’Observatoire national de la petite enfance, piloté par la Cnaf, vient de mettre à jour les données statistiques sur l’accueil de la petite enfance. Elles portent sur 2013 et concernent les enfants âgés d’à peine quelques mois jusqu’à 6 ans.
Ce qui progresse, c’est le taux de couverture. L’offre théorique d’accueil s’établit à 54 places pour 100 enfants de moins de trois ans, quand elle était de 48,3 en 2008. Elle reste toutefois bien inférieure Outre-mer (hors Mayotte) où elle ne dépasse pas 25.
Cette progression est surtout due à l’augmentation des capacités d’accueil des assistantes maternelles. Même si ce mode de garde marque le pas. L’observatoire note « le recul, dans l’ensemble des régions, de la garde d’enfants à domicile en emploi direct ». Cela ne suffit pas à bousculer l’ordre d’importance des modes d’accueil, avec toujours derrière la garde par les parents eux-mêmes, le recours à une assistante maternelle, puis à un établissement d’accueil du jeune enfant (crèche, multi-accueil, halte-garderie) et enfin l’école pré-élémentaire. La forte variation de la capacité d’accueil suivant le département perdure elle aussi, avec, aux deux extrêmes, la Guyane (10) et la Haute-Loire (87). Quant au choix des parents, il reste largement conditionné par le fait qu’ils travaillent ou non et par leurs ressources.
« La somme consacrée par l’ensemble des acteurs publics en 2013 pour l’accueil des enfants âgés de 0 à 6 ans s’approche des 30 milliards d’euros ». C’est une autre donnée intéressante de l’étude qui rappelle que les collectivités locales sont « le deuxième contributeur »  après la Cnaf. Elles dépensent « plus de 8,7 milliards d’euros au titre de l’investissement et du fonctionnement des EAJE et des écoles du premier degré ». Pour donner un ordre d’idée plus parlant, l’Observatoire calcule que « le coût pour la collectivité locale s’élève à 685 euros mensuels par enfant gardé ». Pour les familles, la garde à domicile simple (assistante maternelle) « est le mode d’accueil de loin le plus coûteux »  quand l’EAJE est « la solution de garde systématiquement la moins chère ». L’ordre est inversement proportionnel lorsque l’on évalue le coût total pour les finances publiques : puisqu’il passe de « 833 euros en cas de garde d’un enfant chez un(e) assistant(e) maternel(le), à 1 295 euros pour une garde à domicile simple et 1 317 euros en cas de recours à un Eaje ».
La France se maintient en tête de liste des pays européens pour sa fécondité, après l’Irlande, avec 810 000 naissances en 2013 ; à noter toutefois que le pays enregistre 11 000 naissances de moins qu’en 2012. Le nombre d’enfants de moins de six ans (4,8 millions) affiche également un léger recul également pour la deuxième année consécutive. La proportion des enfants de moins de six ans dans la population peut varier de 5% à presque 14% entre la Creuse et la Guyane. 86% vivent avec leurs deux parents. Les autres vivent avec un parent (la mère dans 9 cas sur dix), et souvent dans un foyer monoparental. Le niveau de vie médian des enfants dans ces foyers est plus faible, plus exposés à la précarité.
E.S.
 

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